PEROU-BOLIVIE / Parcours insulaire sur le Lac Titicaca

Le plus beau lever de soleil du Pérou est celui qu’on admire debout au bord du plus haut lac navigable du monde, après une courte nuit passée dans le bus qui assure la liaison Cuzco-Puno.

A l’aube, celle qu’on appelle « la mer andine » se dessine sous ses plus beaux atours avec ses couleurs roses et mordorées. Mon regard de voyageuse s’emplit de la tranquillité du spectacle : les barques touristiques dans le port de Puno sont encore au repos. Moins de deux heures plus tard, elles véhiculeront d’île en île des centaines de touristes venus du monde entier découvrir le célèbre Titicaca.

Pour vivre pleinement l’expérience de ce lac partagé entre Pérou et Bolivie, il faut visiter ses îles. Côté péruvien, on découvre les étranges îles flottantes Uros avant de continuer vers Taquile et Amantani, véritables terres de paradis. Côté bolivien, il faudra se lancer dans l’excursion de l’Isla del Sol, berceau légendaire du fils du Soleil, dieu-fondateur de la mythologie inca. J’ai trois jours.

Uros et Taquile : les îles à fleur d’eau

Une fois le soleil bien levé, le lac Titicaca apparaît plus pur que l’azur. Debout sur le pont du bateau qui m’emmène jusqu’aux îles Uros, j’ai du mal à croire que ces remous dignes de la haute-mer sont ceux d’un lac. 1ère étape, donc : ces îles artificielles faites d’un matériau pourtant très naturel : le totora, un étonnant roseau poussant à-même le lac. Il fut utilisé à la fois pour la construction des îles par les indiens du même nom qui s’y réfugièrent, et comme comestible. Les Uros flottent telles d’immenses bottes de roseaux à la dérive. On nous raconte que les familles y vivent en collectivité, mais la vérité, c’est qu’aujourd’hui, seulement 30% de leur population y dorment réellement. Les autres ont bâti leur demeure sur la rive de Puno et ne font l’aller-retour que pour accueillir les touristes.

A ce stade de la découverte du lac, le voyageur commence déjà à comprendre qu’il devra s’efforcer de chercher l’authenticité dans les yeux des iliens : le tourisme a envahi et acheté beaucoup d’entre eux. Mais il faudra se faire une raison. La beauté des paysages l’y aidera. Sur Taquile, l’ambiance est tout autre que sur les Uros : sur la terre ferme cette fois, on est accueilli par une magnifique balade le long de chemins de pierres jaunes surplombant la mer. La mer la plus bleue qu’il m’ait été donnée d’admirer. De portail en portail, je grimpe vers le sommet de l’île où se dessine un petit village. Ce sera ensuite un moment de calme intense que de siroter un mate de muña et de goûter à une trucha – la truite grillée, spécialité de la région – sur la place du village. Mon seul regret sera de ne pas voir beaucoup de sourires sur les visages des habitants de l’île. Cette austérité contraste étrangement avec leurs bonnets pointus colorés, signe distinctif traditionnel de cette communauté.

Isla del Sol : entre ciel et mer

La traversée de la frontière par la terre, lorsqu’on possède un passeport européen, n’est qu’une petite formalité. Rares seront ceux qui n’obtiendront pas le tampon d’entrée en Bolivie. Une fois la frontière derrière soi, Copacabana, ville riveraine de l’Isla del Sol, n’est plus qu’à 1h30 de route. On ne s’attarde pas dans cette petite ville-plage : les bateaux nous pressent de rejoindre l’île du Dieu Soleil.

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En posant le pied sur la pointe sud de l’île, c’est le célèbre escalier inca de mille marches qui domine les voyageurs débarquant sur la plage. Il faudra reprendre son souffle plusieurs fois pour le gravir. Mais une fois arrivée au sommet, quelle vue époustouflante se dévoile ! Jamais je n’avais encore assisté à un tel spectacle : des bandes de terres serpentant entre les bras de mer miroitant d’argent, d’où s’élèvent alors les silhouettes de montagnes encore enneigées au loin. Ce paysage me semble être une poésie romantique, où la nature grandiose aurait sublimé les mots. C’est l’un des plus beaux endroits du monde. Le coucher du soleil imprègne l’Isla del Sol d’une lumière mauve un peu iréelle, qui transporte alors lentement le visiteur vers une nuit peuplée d’étoiles.

Le petit matin se vit le lendemain sur le point culminant de l’île anciennement appelée « Titikaka » : tout autour de nous, de la beauté. La mer et le ciel à perte de vue. J’ai oublié que tout ce bleu est le bleu d’un lac. J’ai oublié jusqu’au pays où je me trouve : il faut se concentrer sur sa respiration et son cœur lorsqu’on randonne sur l’Isla del Sol, à plus de 4000 mètres d’altitude. Debout au sommet des sentiers, difficile de ne pas avoir le souffle court devant les reflets du Lac Titicaca et les vestiges des forteresses incas qui se découpent face à la mer. Il faut avancer, admirer, s’imprégner. Ainsi en va t-il de l’expérience du Lac Titicaca, dont on prétend à juste titre qu’il est le centre naturel énergétique et magique de l’Amérique Latine.

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Cet article est aussi disponible sur le site et en page 18 dans le 4ème numéro du magazine parisien Americas Connection.

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