GUIDE FOOD / Que manger en voyage au Chili ?

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Avant tout, un immense merci à mes amis Pauline, Jérémie, Margot et Maks d’avoir partagé leur expérience du Chili gustatif avec moi pour cet article ! Et merci à Jérémie pour ses photos !

Cet article est paru dans le magazine Americas Connection.

Si on vous parlait du Chili, à quoi penseriez-vous ? Moi qui n’y ai encore jamais posé mon sac à dos, je n’imagine que ce que la carte du monde et quelques récits de voyage m’évoquent. Et mon imagination m’en laisse entrevoir un pays mystérieux, sculpté par les éléments, aride au nord à cause du célèbre désert d’Atacama, puis résolument glacé avec le Cap Horn au sud, celui qui a vu tant de marins défier ses tempêtes lors d’un tour du monde en solitaire. Bien entendu, je pense aussi à la Cordillère des Andes qui regarde l’Océan Pacifique par-dessus le territoire chilien. Sans parler de l’intrigante Ile de Pâques. Quel tableau excitant ! Nul doute que la découverte du Chili serait une aventure sensationnelle, aussi intense que de se plonger dans la Terre de Feu de Francisco Coloane…

Néanmoins, en bonne chercheuse de nouvelles saveurs autant que d’expériences, je m’interroge : ces fabuleux paysages, qu’ont-ils dans le ventre ? Renferment-ils aussi de mystérieux secrets culinaires ? Afin de me faire une idée des découvertes gastronomiques à faire entre les Andes et la mer, j’ai interrogé plusieurs amis voyageurs au long cours qui ont arpenté ou arpentent ce pays d’Amérique Latine. Ils ont bien voulu partager avec moi leurs impressions gustatives.

C’est d’abord mon amie Pauline (https://www.avoldelama.com/), épicurienne et amatrice de bon vin, qui me parle de plats populaires faciles à trouver. De retour d’un road trip de plusieurs mois en Amérique du Sud, elle a parcouru le Chili entre Santiago et l’île de Chiloé. En voyage en sac à dos, on se sustente surtout de completos, on achète des sopaipillas et on se remplit le ventre de chorillana ou de bistec a lo pobre. Le completo et la sopaipilla sont les en-cas pratiques des jeunes voyageurs, mais aussi de tout Chilien qu’une petite faim assaille. On les trouve sur des stands de rue : le premier est un sandwich – fait de pain de hot-dog ou de burger – garni d’avocat, de tomate et de mayonnaise. La deuxième est une galette de blé frite, qu’on peut tartiner de ketchup, moutarde ou autres sauces.

Lorsqu’on a le temps de s’accorder un repas assis, dans des bars ou même dans une barquette à l’extérieur, on peut alors tester (et adopter) la chorillana, un plat typique de Valparaiso : sur une montagne de frites, on pose une saucisse, des morceaux de bœuf et des oignons frits. Ce plat se partage, et autant vous dire qu’il tient au corps ! Ensuite, le bistec a lo pobre, comme son nom l’indique, est un peu le « plat du pauvre ». Il convient assez lorsqu’on est toujours sur la route : une tranche de bœuf, couverte de deux œufs au plat et d’oignons frits, repose sur une montagne de frites (encore elle). Selon Pauline, rien de tel qu’un copieux plat à partager avec ses compagnons de voyage après avoir visité la Maison de Pablo Neruda ou s’être promené dans le vignoble de Maipo aux alentours de Santiago !

En parlant de vignobles, impossible de faire escale au Chili sans s’attarder sur sa production de vins ! La qualité des terres, entre mer et montagne, et le climat clément dont est gratifié le pays, constituent un mélange parfait pour la viticulture. On fait d’ailleurs rarement l’impasse sur la Route des Vins chiliens lorsqu’on est amateur de ce breuvage dit « des dieux » : de la Vallée de l’Aconcagua à celle du Bio Bio en passant par le Claro, les touristes peuvent partir à la découverte des nombreux cépages introduits au fil des vagues d’immigration européenne. Muscat, Torrontel, Cabernet-Sauvignon…

A la lisière de la Patagonie, on peut même encore trouver du Chardonnay et du Merlot. Quelle vision pittoresque pour une Française habituée aux vignes de la Côte d’Or ! La diversité des vins chiliens, rouges ou blancs, semble ne pas avoir à rougir face aux vignobles français. Accompagnez donc le ceviche que vous goûterez dans le port de Valparaiso d’un Sauvignon blanc de la Vallée de Casablanca, sec et citronné.

C’est Jérémie, en direct du Chili cette fois, qui me parle de fruits de mers. Il y a bien sûr le ceviche, cette marinade froide de fruits de mer et de poissons qu’on retrouve tout le long de la côte Pacifique : parti de France plusieurs semaines auparavant, il m’envoie des photos de ses repas sur Facebook, me permettant de suivre ses péripéties gourmandes comme si nous étions assis à la même table. « Il y a pas mal de cuisine péruvienne qui a envahi les restos, ici » m’explique t-il. Au moment-même où j’écris, il est en train de déguster un saumon en papillote dans un restaurant de Puerto Montt.

Ce poisson est largement exporté depuis ce port vers le reste du Chili. Dans cette recette en particulier, il est accompagné de crabe géant, de jambon, de poivrons et de champignons. Mon ami voyageur garde également un excellent souvenir de la truite al pil pil, qu’il a goûtée à Ancud sur l’île de Chiloé. La recette consiste en un poisson qui cuit longtemps dans une sauce piquante à l’ail, constamment remuée de façon à émulsifier l’huile et le sel. Le tout semble être un véritable régal !

Une dernière recommandation de ce gourmet globe-trotteur ? Une boisson qu’il a dégustée au sommet de la colline de San Cristobal à Santiago. Sa montée à pieds sous un soleil de plomb y a été récompensée par une vue imprenable sur la ville et par le mote con huesillo, un typique breuvage rafraîchissant non alcoolisé, à base de pêches séchées et de grains de blé germé.

Maintenant, mon imagination a vraiment gagné mes papilles ! Elle continue alors d’être attisée par Margot, mon amie chinoise expatriée à Santiago du Chili (https://latinamericarestaurants.wordpress.com/) Pour elle, l’expérience culinaire a évidemment un goût de vie quotidienne. Au petit-déjeuner, on mange simplement des tartines salées garnies d’avocat. Certes simple, mais goûteux ! Elle me parle aussi des empanadas, ces chaussons fourrés de viande qu’on trouve partout dans le pays. La recette la plus répandue est l’empanada de pino : le pino désigne la préparation de la farce à la viande, généralement du bœuf haché mélangé avec de l’oignon, du laurier, du paprika, des œufs, des raisins secs et des olives. Il s’agit d’un mets typique que Margot apprécie, tout comme les plats à base de porotos, des haricots cuisinés avec d’autres légumes comme du potiron, du maïs et de l’oignon pour les porotos granados. Elle n’a pas encore eu le temps de tout goûter, et au vu des recommandations des autres voyageurs, je lui garantis qu’il y a encore de quoi découvrir et se régaler en s’installant au Chili !

Un dernier voyageur partage ses goûts avec moi pour clore cette exploration : mon ami ukrainien Maks, nomade digital installé pour une durée indéterminée à San Pedro de Atacama, dans le désert, depuis plusieurs mois. Lorsque j’avais rencontré Maks au Pérou un an auparavant, il était déjà friand de plats populaires qu’on trouve sur les marchés. Il m’apprend que l’un de ceux qu’il préfère fait partie des plus représentatifs de la cuisine populaire chilienne : la casuela. Il s’agit d’un bouillon de viande – bœuf ou poulet – dans lequel trempent des légumes, maïs, potirons, pommes de terre. Pour lui, c’est « le plus chilien des plats chiliens » ! Un autre mets typique est le pebre, une sauce traditionnelle qui accompagne gaiement les empanadas par exemple, à base de coriandre, oignon, ail et piment, jus de citron, vinaigre et huile. Cela est servi à presque tous les repas. Enfin, son voyage gastronomique s’achève avec l’évocation du pastel de choclo. En dépit de son appellation de « gâteau », c’est en réalité un plat salé aux allures de gratins, composé de purée de maïs partiellement moulu qui recouvre de la viande mijotée avec des oignons et des raisins.

Ces carnets de voyage gourmands me donnent l’eau à la bouche… il y a tant de noms et de descriptions qui sonnent délicieusement à l’oreille ! Je sais qu’il existe encore d’autres plats que mes voyageurs n’ont fait que survoler et que je ne connais que de nom : les humitas par exemple, le charquican, ou encore le chupe de centolla, et j’en passe… Il faudra vraiment se décider à s’évader vers le Chili pour découvrir la grande variété de sa cuisine, tout comme ses incroyables paysages ! Les aventuriers gourmands savent donc maintenant ce qu’il leur reste à faire…

Cet article est aussi disponible sur le site d’Americas Connection et en page 32 de l’édition spéciale sur le Chili.

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Plus d’infos sur le magazine

Americas Connection est un magazine gratuit qui promeut les cultures d’Amérique Latine auprès des Français. Il offre un fenêtre culturelle, gastronomique et touristique sur les pays d’Amérique du Sud, du Brésil au Pérou en passant par Cuba.

Site web : http://www.americasconnection.net/
Page Facebook : https://www.facebook.com/Americas-Connection-1518890605105097/

Voici l’édition dans laquelle cet article a été publié :

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