JAPON / Tokyo jour 2 – Premiers sanctuaires

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Deuxième jour à Tokyo, mon blog est aussi jetlagged que moi. Réveil matinal : j’ai faim (étonnant). Je suis même très excitée à l’idée d’avoir enfin un petit déjeuner consistant (DES NOUIIIIILLES !!!). Je sors avec l’idée de me balader dans Shinjuku en direction du sud, pour rejoindre Harajuku. Je trouverai bien un endroit pour petit-déjeuner. Il fait déjà très chaud. Il n’est même pas 9h du matin. Au moment où je pénètre dans un restaurant de nouilles (shōkudo), après avoir commandé à la machine et tout ça, il fait presque frais à l’intérieur. Rien de tel qu’un bol de soba dans un bouillon de soja accompagné d’un katsudon (porc pané sur un bol de riz) pour bien commencer une journée.

En réalité, c’est bien une quantité suffisante pour un déjeuner et non un asa gohan (petit-déjeuner) ! C’est délicieux. Le bouillon a le bon goût de sauce soja (shōyu). Les nouilles sont légères, les oeufs de poisson frits les accompagnent parfaitement. Le porc pané aux oeufs est moëlleux et croustillant à la fois. Devant ce repas, je suis la fille la plus heureuse du monde !

Bols nettoyés et plateau rendu, direction le Meiji-jingu, le sanctuaire le plus visité de Tokyo. Je traverse à pieds le quartier de Shinjuku, empruntant ponts et passages souterrains interminables. A la sortie de l’un d’entre eux, je tombe sur Tokyu Hands, un genre de BHV tendance recommandé par guide et amis. J’y trouve le sac à dos le plus mignon du monde.

Fabienne, focus : Meiji-jingu. Pas shopping-jingu. (« Jingu » désigne un sanctuaire associé à la famille impériale. Dans le cas du Meiji-jingu, il s’agit d’un édifice sacré dédié à la mémoire de l’empereur Meiji et de son épouse l’impératrice Shōken, morts respectivement en 1912 et 1914. Le sanctuaire est bien sûr protégé par les divinités.) Pour accéder au sanctuaire, il faut traverser son écrin de verdure. Il se trouve au milieu d’une immense surface de forêt, de hauts arbres qui laissent passer juste assez de soleil pour préserver une agréable fraîcheur au niveau du sol. Tout est si bien pensé. La canopée est magnifique. Rien que de lever les yeux, on sent son esprit s’apaiser.

C’est une balade idéale pour se préparer à entrer dans le territoire sacré du Meiji-jingu. A l’entrée du sanctuaire, le chōyuza, bassin sacré couvert où les fidèles peuvent se laver avant de pénétrer. 

sanctuair-meiji-jingu-tokyo

Un moine shinto salue le sanctuaire avant de sortir de son enceinte. Le croisant, c’est à mon tour de pénètrer dans l’enceinte et rejoindre les touristes qui s’y trouvent déjà. La surface de culte est si grande cependant qu’ils n’empêchent en rien d’apprécier la majesté et la sérénité du lieu. Je m’approche du bâtiment principal, au centre. Pour rendre hommage aux déités, on jette une offrande (quelques pièces) dans des réceptacles en bois, on s’incline deux fois, on frappe dans ses mains deux fois, et on s’incline de nouveau.

Après le sanctuaire impérial, je me dirige vers les jardins impériaux : cette partie du jardin a été conçue par l’empereur Meiji lui-même pour son épouse. C’est très paisible. Il y a un étang aux nénuphars. Je croise des touristes chinois avec d’énormes objectifs d’appareils photos. Des Français aussi, et un couple de jeunes Japonais en promenade romantique. Je les comprends. L’endroit est charmant pour partager des pensées et se retrouver dans la tranquillité. Je continue et me dirige vers le « puits sacré ». Et là, je vais à la rencontre du joyau de ce jardin. Plus beau et plus paisible de pureté que toutes les autres partie du jardin, l’eau du puits est cristalline. Le puits est bordé de rochers sur lesquels danse les rayons de soleils à travers les plantes surplombant l’alcôve naturelle du puits. J’aurais pu rester là à contempler les dessins de lumière tout une vie.

Mais il fallait repartir. En sortant du parc, je tombe nez à nez avec… les réserves de saké du sanctuaire d’un coté…

sake-meiji-jingu

…et les cuves de vin de l’autre. C’est uniquement du vin de Bourgogne ! Un cadeau d’un intermédiaire japonais qui possède un château en Bourgogne.

vin-bourgogne-meiji-jingu

Après ces belles cuvées, direction Harajuku ! Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais ce quartier de Tokyo peut largement être appelé le sanctuaire du shopping. Sortir du Meiji-jingu et arriver là, à ce carrefour immense plein de monde, encadré de centres commerciaux tous plus gigantesques les uns que les autres, c’est une tout autre ambiance. L’un d’entre eux attire mon attention à cause de son entrée tout en miroirs : le Tokyu Plaza. J’y flâne et trouve un café pour prendre le meilleur goûter au thé vert qu’on peut imaginer : des mochi au thé matcha accompagnés d’azuka (haricots rouges sucrés) et glace à la vanille.

harajuku-tokyo

Puis je me rends dans un magasin pour enfants – mais qui satisfait tous les désirs kawaii qu’une fille qui grandit hors du Japon peut avoir – Kiddiland. Il y a une portion exclusivement dédiée aux produits dérivés du Studio Ghibli. Adieu bonne résolutions ! Je n’ai probablement jamais rempli un panier de courses aussi vite. J’ai envie de dormir ici, je me mettrais dans un rayon au milieu de tous les Totoros et me sentirais en sécurité. Ma soeur en whatsapp répond à mes photos : « Totoro !!! Tu es sur la bonne piste ! » Oh, Totoro, comme j’aimerais te rencontrer !

Cette session shopping faite – et mon porte-monnaie en ayant pris un sacré coup – je me décide à rentrer à Shinjuku. Mais pas sans m’être perdue dans Harajuku ! Sur le chemin vers la station, j’emprunte plein de petites ruelles calmes avant de soudain déboucher sur une crêperie kitschissime appelée « wo ai crape » qui me fait beaucoup rire : « wo ai » signifie « j’aime » en chinois. « Crape », est littéralement la phonétique pour un Japonais du mot « crêpe » (nous gardons l’apanage de ce dessert après tout) mais… en anglais, cela se rapproche dangereusement de… crap.  I love crap ?! #fail

Mais la crêpe japonaise n’a rien à voir avec la nôtre. Où nous essayons de l’accompagner d’ingrédients plutôt simples, ils l’assaisonnent avec tous les aliments sucrés qu’ils peuvent trouver : ces crêpes-là sont presque des oeuvres hum… d’art ? Enfin, elles font le bonheur des jeunes japonaises kawaii (il faut dire qu’elles sont très kawaii avec leurs fraises et leur chantilly partout).

Et puis, soudain, je me retrouve au milieu d’une foule insensée ! Dans une rue transversale, c’est la frénésie du cosplay, du kitsch… La rue Takeshita est le symbole de Harajuku, et je l’ignorais avant de tomber tête la première dedans. Touristes et adolescents déambulent dans des flots humains curieux et enthousiastes. Les magasins qui forment cette rue regorgent d’accessoires pour les gothic-lolitas, de magasins kawaii et de boutiques « tout à 100 yens ».

Le plus grand de ceux-là devant être « Daiso », une sorte de Tati japonais où l’on trouve absolument tout et n’importe quoi. J’y pénètre et réussis quand même à dépenser 1296 yens (soit environ 10€) pour toutes sortes de papiers origami, poissons volants dans le vent que je mettrai sur mon rebord de fenêtre à Paris et autres japonaiseries adorables. J’ai même trouvé des chewing-gums Pokemon.

Et puis, soudain, le jetlag me tombe dessus. Je sens que le soleil et la foule où eu raison de moi. Harajuku station, me voilà. JR Yamanote line, ramène-moi à la maison s’il-te-plaît. Je jure en passant le pas de ma chambre que j’arrêterai de me faire avoir par les magasins « tout à 100 yens ». Dire que ce n’est que le 2ème jour… je me demande ce qui m’attend demain !

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