Se préparer pour l'année du Serpent

C’est branle-bas de combat à la maison depuis quelques jours. En cause : préparation du Nouvel An chinois ! Deux choses exceptionnelles pour moi cette année : cela faisait 6 ans que je n’avais pas été avec mes parents pour la grande fête, et cette année en 2013, c’est l’année du Serpent. Il se trouve que je suis Serpent.

Précaution : ne pas offenser le Signe à l’honneur

Selon l’astrologie chinoise, il y a certaines traditions et règles à connaître lorsqu’on aborde l’année de son signe. Par exemple, ma mère n’arrête pas de répéter qu’on ne doit rien entreprendre de crucial, durant l’année de son signe.

Pourquoi ? Il semblerait que les « dieux animaux » (appelons-les ainsi pour simplifier) seraient prompts à la vexation. Mis à l’honneur lorsque vient leur tour d’être fêtés pendant un an, ils n’apprécieraient pas que nous leur volions la vedette en lançant un projet d’envergure (à l’échelle de chacun). Pas de panique si vous êtes Serpent et que vous aviez précisément en tête de vous lancer dans le clou de votre carrière en 2013 : il y aurait certaines façons plus ou moins subtiles de détourner cette petite difficulté. Par exemple, si vous avez une idée de blog sur la bouffe qui vous vient en tête une semaine avant le Nouvel An, vous pouvez vous grouiller de la mettre en place dare-dare afin de tromper la vigilance de votre signe (si l’idée vous vient aujourd’hui, il va falloir se dépêcher un peu plus).

Sinon, c’est tout à fait ok si vous réfléchissez sur le projet dans votre coin, bien gentiment, sans vraiment vous lancer dans sa réalisation effective (de type grande célébration, vous sur un podium et tout un tas de gens qui tweetent que votre idée va révolutionner le monde des brosses à dents). C’est tout aussi ok si vous pérennisez votre projet. A mon avis, si vous organisez malgré tout une petite fête discréte pour l’inauguration de la chose, il y a peut-être moyen que ça passe inaperçu.

Autrement, si vous finissez vos études cette année et que vous allez devoir trouver du boulot (c’est quand même un tournant dans une vie, le premier job, non ?) je vous conseille d’aller brûler un bon paquet d’encens au temple et d’espérer que votre signe sera clément !

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Traditions : chasser les mauvais esprits, danser, fêter !

Voici quelques traditions du nouvel an que nous appliquons dans ma famille :

Chasser les monstres

Vous l’avez sans doute déjà remarqué, nouvel an chinois rime avec pétards et diverses danses d’animaux fabuleux. La légende raconte que chaque année, le monstre Nian (年, qui signifie année en chinois) descendait sur Terre et terrorisait les villageois. Mais le monstre a peur de la lumière et du bruit. C’est pourquoi nous faisons péter les pétards et nous devons ouvrir grand nos fenêtres pour faire entrer la lumière dans les demeures. Ainsi, le monstre ne viendra pas.

On accroche aussi des lampions pour faire plein de lumière… Bien sûr il convient également de nettoyer la maison de fond en comble de préférence avant le nouvel an. On chasse ainsi les mauvais esprits de la maison en même temps qu’on chasse la poussière. Toujours pour éloigner les mauvais esprits, on place également deux gardiens sur la porte, de chaque côté. Ils ressemblent à des guerriers et sont armés de lances.

Aller voir la danse du lion

Je suis certaine que vous avez déjà eu l’occasion de voir, ne serait-ce que dans un film, les danses du lion ou du dragon, caractéristiques de la Fête du Printemps. Attention, ne pas confondre lion et dragon ! Le lion est celui que l’on voit le plus souvent. Il est incarné par deux acrobates qui se trouvent sous la « peau » du lion, alors que le dragon est porté par toute une série de danseurs acrobates au bout de grandes perches. Il ne faut pas confondre les deux (vous les voyez dans l’image du haut) !

Longtemps, j’ai cru que le lion avait été inventé par des villageois pour repousser un vrai lion qui vivait dans une caverne. Le fait d’en « fabriquer » un lui aurait fait peur et il serait retourné dans sa cachette pour ne plus jamais en sortir. Mais j’ai raconté cette histoire à ma mère, qui a haussé un sourcil et m’a dit qu’elle n’en avait jamais entendu parler. Du coup, je me demande si je n’ai pas inventé cette histoire ou si je ne l’ai pas amalgammée avec une autre légende occidentale ou un film que j’ai vu…

Remettre des étrennes

Si vous n’êtes pas familiers de la tradition, sachez que les petites enveloppes que vous voyez scotchées derrière les vitrines des boutiques chinoises du 13ème sont ce qu’on appelle des « hong bao » (红包) ou enveloppes rouges, dans lesquelles on glisse de l’argent à l’attention des enfants. Traditionnellement, les parents doivent donner une de ces enveloppe à chaque « enfant » de leur famille, c’est-à-dire tous ceux des générations qui succèdent la leur (enfants, neveux, nièces, petits-neveux…). Je vous laisse imaginer ce que ça représente lorsque vos parents ont chacun 10 frères et soeurs qui ont eux mêmes des enfants ayant déjà des enfants 😉

Et pendant ce temps dans la cuisine…

Je vais profiter du fait que ma mère se soit temporairement absentée de la cuisine pour aller voir ce qui s’y trame. Vous vous étonnerez peut-être du fait que je ne sois pas moi-même en train de faire la cuisine. Oui, mais c’est le Nouvel An, Maman est là, et c’est elle qui commande.

Dans la cuisine, pour l’instant, on peut donc observer :

Des gambas, ou « camarons » comme on les appelle chez moi à La Réunion, qui attendent d’être sautés dans le wok avec une série de petits légumes…

Des champignons des neiges, trempés, qui attendent qu’on les mette en soupe.

Et du poulet dans son bouillon, qui servira pour la soupe de champignons des neiges.