JAPON / Kyoto jour 3 – dernier pélerinage…

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Ce matin, Valentin et moi nous levons tôt : c’est notre dernière journée à Kyoto – et au Japon – et nous avons décidé d’aller visiter le sanctuaire Fushimi-Inari Taisha, l’un des highlights de ma visite au Japon. J’en rêve, je veux absolument voir les couloirs de torii qui serpentent dans la montagne. Nos petits doigts nous ont dit qu’il y aurait énormément de touristes, car c’est l’un des sites les plus visités par les voyageurs étrangers au Japon ! Nous prenons le train, rapide depuis l’auberge et nous retrouvons avant 8h30 au sanctuaire. Il y a déjà quelques personnes qui nous ont devancées.
Nous pénétrons dans l’enceinte du temple, et nous repérons sur la carte, puis c’est le moment de commencer l’ascension.

Les couloirs de torii sont comme on les imagine. Il courent dans la montagne, parfois en pentes plus abruptes. De face, les torii sont vierges, mais lorsqu’on se retourne, sur leurs pieds figurent des inscriptions en kanji, caractères chinois utilisés en japonais (mais la prononciation est complètement différente). Sur le poteau de droite, il s’agit d’une date – probablement la date où le voeux sur le pied de gauche a été formulé, nous ne savons pas bien. Il est en effet possible « d’acheter » ses torii (par 5 minimum) et de faire graver ses demandes et ses souhaits (je suppose que c’est ça) de bonne fortune aux dieux. 

Sanctuaire Fushimi Inari Taisha Kyoto

L’ascension est ponctuée de rencontres avec des sanctuaires : à chaque nouvel autel, plein de torii de toutes tailles sont entreposés. Cela nous fait sourire : on dirait que quelqu’un a voulu se débarrasser de tous ces torii qui l’encombraient ! Mais ce sont à chaque fois des offrandes-voeux de bonne fortune. Nous parvenons également à un cimetière.

Petits torii Fushimi Inari Taisha Kyoto

Fushimi-Inari est aussi le temple du dieu-renard, Inari. Originellement, Inari est le dieu des céréales (par extension, des récoltes du riz) mais ici, il protège le mont où se trouve le temple. On dit qu’il réside sur ce mont, et c’est pour cela qu’il y a aussi beaucoup de tablettes à son effigie ! J’adore le dieu Inari. Autour du renard, par ailleurs, il y a beaucoup de légendes en Asie : cet animal est tour à tour protecteur, messager, ou même sorcier ! 

Sanctuaire Fushimi Inari Taisha Kyoto

C’est vraiment une balade des plus agréables et nous arrivons bientôt au sommet (plus vite qu’on ne le pensait). Nous sommes légèrement surpris car il n’y a pas de vue sur la ville : seulement un très grand autel. Mais cela fait quand même du bien d’être arrivés au sommet ! La descente est plus facile, et nous laisse admirer les torii à loisir.

Après la visite du temple, nous rentrons sur Kyoto. Le voyage touche à sa fin et j’ai besoin de m’acheter une seconde valise pour rapporter le reste de mes affaires. Nous nous rendons donc dans le quartier de la gare, plein de centres commerciaux. Mais avant toute chose, il est surtout temps de manger ! Nous commandons un katsudon dans un restaurant : ce sera notre dernier vrai repas au Japon. Je commence à avoir des pincements au coeur. Le voyage est passé si vite ! J’ai vu tant de choses et il m’en reste pourtant encore tant à découvrir dans ce magnifique pays…

L’après-midi passe vite. Nous sommes sous une chaleur écrasante. Je crois bien que c’est la journée la plus chaude que j’aie connu depuis mon arrivée sur le sol japonais. Nous visitons des jardins malgré la chape de plomb qui nous pèse : il doit au moins faire 45°C en température ressentie, et je ne parle même pas des rayons brûlants qui nous tombent dessus. Mais cela ne nous empêche pas d’aller de site en site. Nous faisons d’abord un arrêt dans un jardin calme et très peu visité près de la gare de Kyoto, avant de nous diriger vers le parc du Palais Impérial. 

Jardin-Kyoto-3

Un petit endroit que j’ai bien aimé dans le parc du Palais Impérial (que nous n’avons pas visité car il faut une réservation spéciale pour cela) : le petit sanctuaire sur l’eau nommé Itsukushima (comme celui sur l’île de Miyajima, où je n’ai malheureusement pas pu me rendre). Franchement, la chaleur m’épuise. Et je pense que je ne suis pas la seule. Nous décidons donc de rentrer à l’auberge.

Itsukushima-Kyoto

Le reste de la soirée est passée comme un coup de vent pour moi : discussions à l’auberge, au revoirs… je réalise à peine que je quitte le Japon demain. J’ai l’impression que je viens d’arriver, que je n’ai pas visité assez de choses… et pourtant, j’ai des souvenirs plein la tête ! Mais ce sentiment de pas assez, de ne pas avoir pu assez en profiter me suivra jusque l’atterrissage le lendemain soir à Paris. De Kyoto à Paris, il m’aura fallu 5h de train et 12h30 d’avion. De Paris à Tokyo, 12 jours plus tôt, il m’avait fallu 14h30 de voyage avec une escale à Vienne, puis 1h30 de train pour arriver à Shinjuku. Puis plein de métro pour découvrir Tokyo, entre Tsukiji, Akihabara, Ueno, Yanaka et Shibuya, 4 heures aller-retour pour aller vivre ma palpitante journée à Nikko, puis encore 3h de train pour parvenir au Mont Fuji, et un typhon de 8h et 4h de train pour parvenir à Kyoto, 6h pour mon escale à Koyasan… et je ne compte même pas le nombre de changements entre tous ces trains pour réaliser tout ça. Je vous épargne également le nombre de pas (mais mon podomètre a compté une moyenne de 22 000 pas par jour).

Je suis épuisée, si triste de quitter le Japon. En moi, tout est silence et regrets de rentrer : j’aurais voulu continuer mes pérégrinations japonaises, je n’ai pas envie de rentrer me confronter à la vie quotidienne à Paris. J’ai adoré le Japon, sa discipline mais aussi sa diversité. Je suis tombée amoureuse des paysages, j’ai rêvé un morceau de vie dans ce pays. J’ai trouvé des fragments de Totoro ça et là, j’ai touché des divinités du bout de mon esprit. Je rêve déjà de revenir, de revoir les bouddhas de Nikko, de refaire la balade de Fushimi-Inari. Et là prochaine fois que j’irai, je veux faire l’ascension du Mont Fuji… et je veux aller jusque dans le sud, voir le torii dans l’eau de l’île de Miyajima. Je veux encore gravir les montagnes et écouter chanter les cigales. Et la prochaine fois, peut-être, oui peut-être que je rencontrerai réellement Totoro, en tombant dans un grand trou de verdure. Et alors, je m’endormirai tranquillement sur son ventre…

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Tous les lieux que j’ai visité apparaissent sur cette carte.

 

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