JAPON / Kyoto jour 1 – après la pluie… ?

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Après 8 heures passées à la gare d’Otsuki, petit patelin entre le Mont Fuji et Tokyo, complètement immobilisée par le typhon, j’ai enfin rejoint Kyoto. J’y suis arrivée de nuit hier soir, après avoir fait un truc dont je rêvais depuis longtemps : manger un bentô acheté à la gare dans le Shinkansen, comme les Japonais !

Je vais passer rapidement sur la journée d’hier : les événements notables et positifs, au-delà du fait que j’ai perdu une journée de visite, sont d’avoir mangé un bon ramen, d’avoir éprouvé l’efficacité des Japonais (parce quand on voit les trombes d’eau qui tombent du ciel et les crues énormes en ce moment, on se dit quand même qu’il y avait des raisons pour que les trains ne fonctionnent pas et que les routes soient bloquées un moment) et surtout, surtout, de m’être fait de nouveaux potes ! Deux Américains, Brandon et Mike, qui venaient de gravir le Mont Fuji, et un couple slovène un peu plus âgé que nous, Juliya et Igor, avec beaucoup de voyages, de langues étrangères et d’ouverture d’esprit à leur actif. Être en leur compagnie a clairement rendu la journée moins difficile !

 

A Kyoto, le typhon n’était pas encore là, mais de grosses rafles m’attendaient. Consciente de l’heure tardive, j’ai tout de même tenté de rejoindre le sanctuaire Yasaka, dans le parc Maruyama pour voir si les festivités du Gion Matsuri, le festival le plus connu du Japon, battaient encore leur plein à cette heure. Mais les échoppes fermaient et tout le monde sortait du sanctuaire à 23:30. Je me suis tout de même baladée dans le quartier de Gion, et j’ai eu la chance de croiser une geisha qui rentrait chez elle après le travail !

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Au matin (oui, c’est déjà le matin, maintenant), le typhon est passé. Aux rafales a succédé une pluie incessante, qui tombe en continu et à très grosses gouttes. Enfin à ce niveau, ce ne sont plus des gouttes, ce sont des douches. Quel dommage de devoir assister à la parade de chars du Gion Matsuri avec ce temps ! Je me demande à quoi cela va ressembler. En attendant, je me prépare pour le festival : ou plutôt, on me prépare. Il y a une boutique temporaire de yukata pour l’occasion à l’auberge où je séjourne, et je m’en procure un. Les vendeurs ne parlent pas très bien anglais mais adorent le fait que je viennent de France et surtout, je crois que nous sourires respectifs arrivent à communiquer entre eux. Au bout de 5 minutes d’habillage et de dextérité – la jeune femme qui m’habille connaît son métier ! – me voilà parée pour le festival !

Direction Sanjo-dori pour assister au défilé. En réalité, je m’aperçois vite que, contrairement à hier soir où tous les locaux portaient un yukata, hommes comme femmes, aujourd’hui, seuls les touristes en portent ! (Cela expliquent aussi pourquoi ils sont en soldes). Je comprends donc que pour le défilé, contrairement aux 3 soirées d’été qui le précèdent, on ne porte plus son yukata. Mais ça me fait tellement plaisir de me balader en ville habillée comme ça que je hausse les épaules intérieurement : comme diraient mes copines, « tant que ça te fait plaisir ! »

La dame qui m’a prise en photo est très gentille et commence à m’expliquer tout un tas de choses en japonais en me montrant les chars. Je crois comprendre qu’elle me dit que normalement, ils ne sont pas couverts de plastique. Au bout d’un moment, devant mon incapacité à répondre, elle s’en va. Je suis vraiment triste de ne pas pouvoir communiquer, en fait. Je devrais apprendre le japonais en préparation du prochain voyage. Mes excuses pour la qualité médiocre des photos des chars – tous plastifiés pour protéger de la pluie – mais il était très difficile de tenir mon parapluie dans une main, mon téléphone de l’autre, et de slalomer entre les gens du public, une grande, très grande majorité de touristes, le tout chaussée de geta (sandales traditionnelles à semelles de bois).

Je n’ai jamais vu autant de pluie de ma vie. Aucune éclaircie, aucune accalmie. Et la météo ne prévoit pas d’amélioration d’ici plusieurs jours. Et pour moi, il est hors de question de me laisser faire comme ça : la meilleure solution pour partir à la découverte de Kyoto malgré ces restes de typhon, c’est d’y aller, tout en se gardant au sec. Et comment se garder au sec ? Avec un bon parapluie, un k-way canards et une bonne paire de bottes. Ainsi armée, je pars à l’assaut des sanctuaires du sud d’Higashiyama, le quartier à l’est de la rivière Kamo qui traverse Kyoto du nord au sud.

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Première étape : le même sanctuaire que j’ai essayé de visiter hier soir, avec son parc (Maruyama). J’y retrouve Patrick, que j’avais rencontré à Tokyo, qui lui avait eu le bon sens (ou la chance) de rejoindre Kyoto l’avant-veille et donc de ne pas subir les aléas du pré-typhon. Mais il est tout aussi mouillé que moi. C’est vraiment dommage, toute cette pluie : la majorité des sanctuaires sont fermés et les montagnes qui pourtant entourent la ville, sont quasiment invisibles. Elles sont pourtant censées former un beau décor pour les sanctuaires… à la place, il n’y a qu’un écran de nuages. Et cette pluie qui inonde tout.

Mais si les dieux croient qu’un peu d’eau va m’arrêter, ils se trompent ! Pleine de volonté, je continue ma découverte de ce quartier ancien et très joli de Kyoto. Cette ville n’a rien à voir avec Tokyo : plus petite, plus accessible, je n’ai pas besoin de prendre les transports en commun pour rallier les différents sites d’intérêt. Un peu comme dans Yanaka, mais dans un style vallonné, temples et sanctuaires se succèdent. Sauf qu’ils sont en fait beaucoup plus imposants : ce sont de véritables palaces pour les divinités !

La ville monte et descend sans cesse. Et je suis toujours sous la pluie, mais toujours pleine d’entrain (surtout lorsque je vois tous les autres touristes, les seuls à être dehors par ce temps) progresser avec des baskets trempées, ou bien… en tongs. Dans le quartier de Sannenzaka / Ninenzaka, les maisons sont « à l’ancienne ».

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C’est un style prépondérant à Kyoto, mais beaucoup plus prononcé sur ces petites collines couvertes de bouddhas et de temples ! Petites collines prises d’assaut par les touristes, pas découragés par la pluie non plus. Conséquence économique de cette affluence de touristes : les maisons sont traditionnelles, mais elles n’abritent que des lignes et des lignes de boutiques de souvenirs. Il n’y a rien qui ne soit fait pour faire dépenser les touristes. Enfin, quelques sanctuaires se trouvent tout de même sur ma route. C’est très joli et il pleut, alors je me lasse un peu, espérant trouver refuge quelque part pour souffler un instant.

Quelque chose qui me réconforte un peu : la piste des petits Bouddhas à honorer sur la route. Tout est indiqué, leurs emplacements aussi. J’en trouve quelques uns et effectue le rituel de respect. Je tombe même sur une petite ruelle où il y en a un beaucoup plus grand. Et puis j’aperçois aussi la grande statue de Kannon, à même la montagne ! Elle est très impressionnante mais je ne la vois que de loin…

Pour une fois, cette satisfaction de rencontre avec les divinités n’est que de courte durée… il faut dire que je commence à avoir mal aux pieds (très mal aux pieds) et des crampes à la main de devoir tenir mon parapluie. Je suis dans un aquarium tellement il pleut. C’est alors que je les vois : des figures tout à fait familières ! Incroyable, là dans cette petite allée, ce n’est pas une boutique de poterie japonaise ou éventails criards ou sacs ou kimonos ou que sais-je ! C’est un Totoro shop ! Il ne m’en fallait pas plus pour poser mon parapluie, essorer mon k-way et pénétrer dans le magasin. Et quelle n’est pas ma joie lorsque j’aperçois cet énoooorme Totoro dans l’entrée ! Vous remarquerez qu’il est beaucoup plus gros et beaucoup plus réaliste que le précédent, rencontré à Kamakura : la piste se précise ! (Vous pouvez aussi admirer mes belles nouvelles bottes)

Totoro-shop-kyoto

Après cette pause Totoro, je repars dans les ruelles de Kyoto. Cette fois, la nuit commence à tomber et je commence à avoir faim (et froid aussi). J’aperçois alors une dame toute souriante dans sa petite échoppe, et même si je me suis refusée à acheter quoi que ce soit dans aucun de ces cafés pour touristes, celle-ci est toute discrète et sa propriétaire tellement accueillante que je rentre. Je crois que je n’ai jamais mangé un truc aussi riche et sucré que le dessert qu’on me sert : il est trop mignon, ça c’est sûr (je crois que le lapin est un symbole particulier ici mais je ne sais pas lequel, je dois encore me renseigner. Je reviendrai vers vous avec cette info.) mais le verre contient un mélange de glace matcha, de crème fouettée, de sirop au thé vert ultra sucré, de fruits en sirop, de corn flakes au fond, et de mochi. Autant vous dire que ça m’a fait mon repas du soir.

Allez, il faut repartir. J’ouvre de nouveau mon parapluie et je grimpe les marches d’un dernier sanctuaire, sans grand espoir car aucun n’est ouvert à cause du typhon et de la pluie : c’est dommage parce que la vue doit être belle depuis le Kiyomizu-dera, l’un des temples les plus connus de Kyoto, accessible après une pente un peu ardue…

Sans grand espoir, je m’éloigne des bâtiments principaux – j’emprunte un peu tous les chemins que je trouve. Et là, tout de même, en contrebas, petite surprise : plein de petites statues de Bouddhas habillées comme Jizo (ce doivent être des Jizo, mais il me semble distinguer d’autres bouddhas…?) sont installées sur un flanc de colline. C’est très joli et je passe un peu de temps à les observer.

La journée se termine par une déambulation dans les ruelles pour rentrer : je me laisse guider par de petites artères cachées improbables. Certaines sont tellement étroites qu’en les empruntant, j’ai presque l’impression de rentrer chez les gens… mais elles finissent par me ramener au grand ensemble de galeries commerciales converte du marché de Nishiki, à deux pas de l’auberge. A l’abri de la pluie, je ralentis un peu.

Mais j’ai quand même hâte de me retrouver tranquille dans mon lit, au chaud (comme je n’aime pas l’ambiance de cette auberge, qui se veut « de luxe », et ressemble donc à un hôtel très anonyme qui ne favorise donc pas beaucoup les rencontres de voyageurs, je n’ai pas envie de rester dans la « salle commune ») et surtout, au sec. Là, je préparerai les prochains jours, qui promettent d’être un marathon : il me reste tant à découvrir ! C’est le week-end : Koyasan, me voilà !

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