JAPON / Le « miracle de Fukuoka »

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Cette année, mon voyage au Japon commence sur l’île de Kyushu, la plus méridionale de l’archipel nippon. Si tout se passe bien, il m’emmènera jusqu’au nord du pays, à Hokkaido, d’ici un mois et demi.

Bienvenue à Fukuoka !

Comme je débarque de Corée du Sud où je viens de passer un mois génial, la ville japonaise la plus accessible est Fukuoka. C’est donc toute heureuse de remettre les pieds au Japon que je pointe le bout de mon nez dans cette ville réputée pour ses ramen – il ne faut pas perdre le nord, je suis là pour manger et découvrir les spécialités culinaires ! Mais en plus, comme je suis chanceuse, j’ai déjà rendez-vous pour mon premier jour avec Yoann, qui travaille avec Vivre le Japon, l’agence spécialiste du Japon qui me parraine en partie pour ce voyage.*

Yoann m’attend sous la grande horloge de la gare de Hakata, principale gare JR de Fukuoka. J’ai hâte de le rencontrer pour connaître l’expérience d’un Français a priori bien intégré dans la société japonaise et impatient de me faire découvrir sa ville. Par mail, il m’a déjà recommandé un sanctuaire quelque peu caché « idéal pour une matinée dominicale » : le Sumiyoshi taisha. Effectivement, c’était calme et confidentiel, et j’ai même assisté à une cérémonie de mariage traditionnelle (usuel le dimanche matin) et pu faire ma première prière du voyage dans un sanctuaire shinto.

Le courant passe vite bien entre nous. Nous avons presque le même âge et Yoann a baroudé autour du monde pendant 3 ans avant de s’installer à Fukuoka. On se comprend donc, et Yoann sait exactement quoi me montrer de sa ville : nous avons des centres d’intérêts communs, entre les temples, sanctuaires, ruelles japonaises typiques et restaurants. Il connaît plein de bonnes adresses où manger et ça tombe bien, car j’avais la ferme intention de lui en demander : il n’y a pas de meilleur moyen pour bien manger en voyage que de recueillir les adresses d’un local !

« Être local » au Japon, ça veut dire quoi ?

De mon point de vue, Yoann peut bien être considéré comme local. Cela fait trois ans qu’il vit à Fukuoka. En m’emmenant visiter le Kushida-jinja, sanctuaire shintoiste datant du 8ème siècle, il m’apprend qu’il prend part au Gion Yamakasa Matsuri, une course de chars traditionnels qui a lieu tous les ans et dont le point de départ est précisément ce joli et ancien sanctuaire. A mes yeux, c’est une réelle preuve de « localitude » ! L’un de ces chars traditionnels de près de 10m de haut, finement décoré, est exposé dans la cour du Kushida-jinja. Yoann m’explique qu’il faut s’entraîner pendant un mois avant la course. Chaque équipe est composée de 2000 personnes qui se relaient car il est impossible pour une personne de porter le char plus de 8 secondes sur ses épaules. Incroyable, non ?! Je suis fascinée par cette histoire.

Nous nous rendons également au Tocho-ji, temple bouddhiste de Fukuoka où se trouve le plus grand Bouddha en bois du Japon. Effectivement, il est très impressionnant. Comme on n’a pas le droit de photographier les Bouddhas et les autels des kami (divinités shinto), je ne peux pas vous le montrer mais je peux vous assurer qu’il est très, très grand. Sous le Bouddha, il est possible de passer l’épreuve de la réincarnation : on entre par un petit passage situé à gauche qu’il ne faut surtout pas manquer (chose probable cependant si vous ne lisez pas le japonais), pour longer un couloir qui dépeint « l’enfer » bouddhique avec les démons et des corps qui cuisent dans des marmites (je sais, ça donne pas envie), puis, selon la tradition, on renaît et se réincarne en passant par un passage plutôt… atypique, ou « romantique » selon le terme employé par Yoann. Mais je ne veux pas en dire plus pour les non-initiés. Cela gâcherait la surprise.

Un ramen, deux tempura, dix sushi, un katsudon et quelques Hakata torimon plus tard…

Après ces visites de temple et sanctuaire (j’expliquerai la différence et le syncrétisme bouddhisme–shintoïsme au Japon plus tard), il est temps de… roulement de tambour… manger !! Yoann me propose de m’emmener dans un boui-boui traditionnel niché dans une ruelle pour goûter de délicieux tempura. Je comprends que c’est l’une de ses adresses préférées. Mais comme je voulais aussi manger des sushi, il me dit, conciliant : « On va au boui-boui, comme ça tu vois l’ambiance, et on peut manger des sushi après, c’est comme ça que ça marche à Fukuoka ! ». Car Fukuoka, c’est ça : une ville de restaurants de toute sortes et tous calibres, de toutes qualités et pour toutes les bourses !

Si a midi j’ai mangé des ramen au « Ramen Stadium » – comme son nom l’indique, c’est un étage entier dans un centre commercial, avec uniquement des restaurants de ramen… oui, on peut aussi l’appeler petit paradis, ça fonctionne – j’ai pu également goûter à la pâtisserie la plus célèbre de la ville, le Hakata torimon, un succulent petit gâteau fourré à la crème de haricot blanc qui va délicieusement bien avec le café. Mais surtout, à Fukuoka, la soirée peut s’écouler de restaurant en yatai (petite échoppe de street food traditionnelle) et de café en bar sans aucun problème. On picore à droite à gauche pour quelques dizaines de yens à chaque fois.

Tempura, sushi, ramen, bière… c’est ce que Yoann appelle « le miracle de Fukuoka ». Il me raconte que son record personnel, c’est d’avoir fait 40 endroits différents en une nuit pour boire et manger. En une seule nuit !!! Vous vous rendez compte ? Je comprends vite qu’en fait de « miracle », c’est une réalité dans cette ville : deux tempura de champignons, un plateau de sushi et un accueil de voyageurs plus tard (j’accompagne Yoann dans son rôle de Travel Angel lorsqu’il reçoit un couple de voyageurs français ayant loué un appartement avec Vivre le Japon), il fait encore faim et nous finissons la soirée autour d’un katsudon à côté de la gare de Hakata ! Ainsi, la boucle gourmande est bouclée.

Un début de voyage déjà en forme de retour

Pour conclure ce billet, je dirai qu’en fait de « rencontre avec un local » ce jour-là à Fukuoka, je crois pouvoir affirmer que je me suis fait un ami en la personne de Yoann. Car visiter en étant guidée est une chose, mais échanger en partageant des repas et des expériences en est une autre. La nourriture est conviviale, les voyages rassemblent. Ce n’est pas un hasard si avec Yoann, nous avons passé autant de temps à manger ensemble en parcourant le centre de Fukuoka ! C’est génial pour moi de rencontrer « de vrais gens » – j’ai même la joie de croiser son épouse et sa petite fille. Ceux qui me connaissent savent que mes plus belles aventures naissent toujours de mes rencontres sur les routes, et cette journée-là avec Yoann, c’était la garantie absolue que je reviendrai à Fukuoka !

* Note sur ma collaboration avec Vivre le Japon : Cela signifie que grâce à Vivre le Japon, je peux me déplacer facilement dans tout le Japon en train avec les Japan Rail Pass, partager en direct mon expérience grâce à un Pocket wifi et surtout rencontrer des « Travel angels » français qui me font découvrir leur ville au fur et à mesure de mon voyage. En contrepartie, j’écris un certain nombre d’articles que je choisis pour Vivre le Japon (je vous le signalerai à chaque fois). Je n’ai pas de contrainte éditoriale à part de parler du Japon et suis libre de mon itinéraire. Ceci est donc une collaboration et non un sponsoring qui remettrait en question ma liberté éditoriale.

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