FRANCE / Petite histoire du croque-monsieur

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Or, en sortant du concert, comme, en reprenant le chemin qui va vers l’hôtel, nous nous étions arrêtés un instant sur la digue, ma grand-mère et moi, pour échanger quelques mots avec madame de Villeparisis qui nous annonçait qu’elle avait commandé pour nous à l’hôtel des croque-monsieur et des œufs à la crème…

Marcel Proust, A l’ombre des jeunes filles en fleurs

Proust mentionnait déjà le croque-monsieur comme un repas simple et rapide, de fin de soirée certes mais réconfortant. C’est un en-cas rassurant qui, quand il est consommé en brasserie, présente assez peu de risques. Bien qu’il soit souvent vendu beaucoup trop cher pour ce qu’il est (du jambon entre deux tranches de pain sur un lit de béchamel tiède, soyons clairs), c’est néanmoins un plaisir lorsqu’autour d’un croque-madame, ma variante préférée du croque-monsieur, je retrouve mes amies à Paris après mon extrêmement dépaysant premier voyage au Japon.

Aux origines du croque-monsieur

Je profite donc de l’occasion pour faire une petite exploration dans les origines du croque-monsieur, ce sandwich chaud gratiné, absolument dégueulasse quand il est vendu en boulangerie mais qui peut devenir extrêmement appréciable dévoré en terrasse, accompagné de frites maison et de salade verte.

On ne connaît pas très bien son histoire mais la légende autour de ce mets de bistrot parisien raconte qu’en 1910, il aurait été servi par un patron de café à l’inquiétante réputation de… cannibale. Il semblerait que Michel Lunarca, propriétaire au début du siècle du café « Le Bel Âge » avait été étiqueté de la sorte par ses concurrents. A cours de baguette pour servir ses sandwich, il aurait toasté du pain de mie en remplacement. Le serveur l’aurait alors présenté au client qui s’enquit de l’origine de la viande dans son sandwich : « C’est de la viande de Monsieur ! » répondit-il. Le reste de la salle aurait alors voulu goûté elle aussi. L’histoire est plutôt comique et on a bien envie d’y croire.

Pour aller plus loin sur le croque-monsieur

Aujourd’hui, on décline le croque-monsieur avec toutes sortes de fromages et de la béchamel. On a même droit à « La Maison du Croque-Monsieur », encore un temple du monoproduit, où là, on peut tout simplement manger du pain grillé sous toutes ses formes, y compris fourré de banane et nutella !

A noter : Sur les origines du pain toasté, on est capable de remonter jusqu’en Australie, aux habitudes alimentaires aborigènes qui décrivent de la viande de chasse du jour grillées entre deux tranches de pain, tenues par une pince. On s’éloigne quand même un peu du croque-monsieur – mais on se rapproche de ma tradition familiale du Petit Grillou !

Enfin, voilà pour la petite histoire parisienne, histoire de bien se remettre dans un contexte franco-français. De mon côté, je préfère quand même le croque-madame, avec son oeuf à cheval sur le sandwich, parce que dans la vie, après le fromage, il y a les oeufs.

Sources pour cet article :

René Girard, Histoire des mots de la cuisine française, 1947.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Croque-monsieur
http://www.club-sandwich.net/articles/l-histoire-du-croque-monsieur-100.php
http://www.lesaviezvous.net/histoire/pourquoi-le-croque-monsieur-sappelle-ainsi.html

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