JAPON / Kyoto jour 2 – à l’ombre des jardins et des néons

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Aujourd’hui à Kyoto, le soleil est revenu !

Kyoto-soleil

J’ai récupéré de mon week-end éprouvant et je décide donc, de nouveau pleine d’entrain (je n’avais pas le moral au beau fixe ces dernières 24 heures), de me rendre au sud-ouest de la ville, dans les quartiers d’Arashiyama et Sagano. Ce que je veux voir là-bas ? En premier lieu la bambouseraie d’Arashiyama. C’est un sentier dans une forêt de bambous géants : c’est même la couverture de mon Précieux ! C’est que ça doit valoir le coup d’oeil.

Je prends donc le train, armée contre le soleil de… de rien du tout car j’ai déjà fait envoyer mon bagage à l’aéroport de Tokyo Narita : il m’attendra sagement près des comptoirs d’enregistrement le jour du départ. Et j’ai évidemment mis mon chapeau dedans, pensant qu’on aurait de la pluie jusqu’à la fin de mon séjour. Mais les dieux en ont décidé autrement, et ma première étape consiste à me chercher… une casquette ! C’est ainsi que je tombe sur un charmant petit magasin, originellement une papeterie, mais qui vend aussi des chapeaux (il faut faire feu de tout bois !). J’entre et ai le plaisir de rencontrer une dame japonaise excessivement gentille (comme tous les gens que j’ai rencontrés jusqu’ici) qui m’explique que tous les papiers vendus ici sont du papier Washi, le papier japonais protégé au patrimoine mondial (comme tout au Japon, on dirait).

 

Après m’être fait conseiller sur les meilleurs papiers pour origami, je ressors avec une brassée de papier et… une super casquette que je qualifie de très kitsch, mais que tout le monde trouve super belle, hihi 🙂 J’arrive très vite à la Bambouseraie, non sans m’être achetée une glace au thé matcha sur la route.

La fraîcheur de la forêt est salvatrice : la moindre petite différence de température fait le plus grand bien en cette saison ! Le chemin parmi les bambous est très agréable et je passe mon temps à marcher le nez en l’air : comme ces bambous sont grands !! Malheureusement, bien entendu, le site est envahi par les touristes.

Bambouseraie-Arashiyama-Kyoto

Cela ne m’empêche pas de tomber sur un petit sanctuaire niché au coeur des bambous, et à m’y arrêter. Mais je n’ai pas la place pour rende hommage aux divinités : il y a une queue devant l’autel ! J’admire tout de même les couleurs, si exceptionnelles au Japon : les arbres ont tous des teintes différentes très vives, notamment à cause de l’humidité ambiante qui nourrit les feuilles.

Bon, il faut vraiment que je m’éloigne de ces centres touristiques… je décide donc de reprendre mon chemin et tombe alors, après quelques pas, sur l’entrée d’un grand temple. Il semblerait qu’il s’agit d’un spot à ne pas manquer dans le quartier. J’hésite car une foule de gens s’y dirige… c’est alors que je m’aperçois qu’une autre entrée ne donne accès qu’aux jardins du temple ! Je me dis : « Pourquoi pas ! Après tout, je n’ai pas encore visité de véritables jardins japonais… » Et je ne le regrette pas : si les paysages au début de m’impressionnent pas tellement, je continue de faire le tour du domaine pour me rapproche du bâtiment principal du temple.

J’en profite pour admirer les érables japonais, ces arbres aux couleurs estivales et automnales en même temps, mes préférés.

Tenryu-ji-Kyoto

Et là, au détour d’un petit chemin de pierre qui serpente entre les arbres, sous mes yeux ébahis, s’étend un point d’eau arrangé de façon magnifiquement étonnante : on croirait avoir affaire à un paysage naturel, mais on sait que chaque arbre, chaque buisson est aménagé pour rendre cette impression d’équilibre, cet étang digne d’un tableau de maître. Je crois bien que c’est le propre de l’art des jardins japonais : un subtil équilibre entre art et nature.

Tenryu-ji-Kyoto-jardin

Je dois dire que cet heureux hasard au temple Tenryu-ji m’a donné le goût des jardins. Je décide donc de me rendre, en passant par un parc non loin, dans un autre temple connu pour ses jardins. En randonnant dans le parc (qui s’étend sur deux colline asséchées par le soleil), je tombe sur une impressionnante vue sur le fleuve encaissé dans une petite vallée. Je m’arrête quelques instants pour admirer la puissance de l’eau, j’aperçois une petite maison de thé – semble t-il – sur l’autre rive et je regrette de ne pas trouver de sentier pour la rejoindre (ce n’est pas faute d’avoir cherché sur la carte !)

parc-Arashiyama-Kyoto

Mes pas finissent par me mener aux jardins de ma destination. Il s’agit du temple Jōjakukō-in. En me promenant dans ces jardins, effectivement magnifique, quelle n’est pas ma surprise de découvrir un petit chemin qui monte… que j’emprunte évidemment.

Au bout de quelques minutes, j’aperçois une pagode, et me rends compte qu’il s’agit de l’une des vues les plus connues sur la « skyline » de Kyoto ! Quelle belle récompense après cette après-midi entière de marche : une superbe vue sur la ville, à laquelle je ne m’attendais pas. C’est la récompense du marcheur de montagne : découvrir la vue plongeante du sommet, une vue qu’on ne soupçonnait pas lorsqu’on a commencé l’ascension.

Jojakuko-in-Kyoto-Arashiyama-pagodeJojakuko-in-Kyoto-Arashiyama-vue

Je passe un long moment à contempler la vue avant de me remettre en route. Mes pieds commencent un peu à fatiguer mais je veux absolument visiter un autre temple des environs avant de rentrer : un temple où les âmes des orphelins n’ont pas arrêté d’être collectées, et où pour chaque âme on a érigé une petite statue de pierre. Le sol en est donc recouvert sur des surfaces immenses ! Je repars donc d’un bon pas. Il est déjà 16h30… et malheureusement, les temples au Japon ferment tôt : je n’avais pas vérifié les horaires d’ouverture et quelle déception lorsque j’arrive sur place ! Les portes viennent de se refermer. Je dois me résigner : je ne verrai donc pas ce paysage de pierres peu commun. Très déçue, je rebrousse chemin pour retourner vers la gare… mais je retrouve vite un semblant de sourire, car le retour me permet de découvrir un quartier de Kyoto typiquement japonais : un quartier où de vrais Japonais habitent. Très typique, il m’étonne par son enchevêtrement de maisons traditionnelles qui s’alternent avec des supérettes, de petits potagers et des rizières, le tout se découpant sur un fond de montagnes : c’est superbe ! 

J’y croise même des tanuki, ces animaux magiques protecteurs des maisons, moitié raton-laveur moitié ours, avec des parties génitales protubérantes (je ne sais pas pourquoi) qui sont aussi mis en scène dans Nos Voisins les Pompoko du Studi Ghibli !

Sagano-Arashiyama-Kyoto

Je passe aussi devant un petit sanctuaire niché entre deux maisons, où le chant des cigale est si fort et si puissant et le feuillage si touffu que j’ai une drôle d’impression… j’ai l’impression que le sanctuaire est hanté. J’y pénètre tout de même mais me sens obligée de m’incliner plusieurs fois pour signifier mes bonnes intentions : je ressens un sentiment très fort de présence magique. J’espère que les dieux ne sont pas mécontents que je sois là. Mais je me dis que c’est un sanctuaire après tout, et que si je montre du respect, il n’y a pas de raison que cela se passe mal.

sanctuaire-hanté-Sagano-Arashiyama-Kyoto

Un peu consolée par cette dernière balade plus riche en émotions que je ne m’y attendais, je me tiens debout l’air absent dans le train bondé qui rentre vers la gare de Kyoto : une idée me trotte dans la tête. Et si j’allais à Osaka ce soir, juste pour goûter des takoyaki, la spécialité de cette grande ville de bord de mer ? Je pourrais juste faire l’aller-retour, et, sur les conseils de Patrick et un autre ami, Rémy, en profiter pour aller voir les lumières de la ville, très connue pour ses enseignes immenses du quartier de Dotondori. Allez, ni une ni deux, il faut profiter de la vie (et du Japan Rail Pass qui me permet de sauter dans presque n’importe quel train sans réserver) alors en avant pour Osaka et ses poulpes !

Après avoir déambulé dans quelques rues animées de Tennoji, je sors peu à peu de ce quartier et m’aperçois que le reste de la ville est plutôt sombre, constitué de barres d’immeubles, et terne. Avec le kilomètre et demi qui me sépare de Dotonbori, je calcule vite que j’aurai meilleur temps de prendre le métro, même pour 2 stations : les distances sont longues dans les villes japonaises ! Ce n’est pas comme à Paris.

Enfin arrivée à Dotonbori ! C’est d’abord dans une grande galerie commerçante très animée que je tombe sur des superstars du Dance Evolution ! Je passe quelques instants à regarder leur performance dans la salle de jeux, tout comme d’autres passants admiratifs : c’est visiblement commun de s’arrêter pour observer les performances de gens ici. Les joueurs sont impressionnants, ils connaissent les chorégraphies par coeur et leur public improvisé les filme avec des téléphones. Nous applaudissons lorsque la danse est terminée ! Je trouve ça très drôle. Enfin, je trouve mes takoyaki tant désirés et en commande à emporter. Comme vous le voyez, il s’agit d’un petit poulpe entier dans une boule de pâte : pour qui aime les fruits de mer, c’est définitivement une spécialité à goûter !

Puis j’arrive enfin dans la grande rue connue de Dotonbori ! Que de lumières et d’enseignes géantes ! Je me balade dans la rue en souriant : entre crabes et gyoza géants, j’ai envie de rire. Je ne regrette pas d’avoir fait l’aller-retour. Mais il ne faut pas rentrer trop tard : une longue dernière journée m’attend demain…

Osaka-Dotonbori

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