Beaucoup de gens pensent qu’il est impossible de trouver des plats sans viande dans la cuisine chinoise. Mais voilà encore une idée reçue sur la cuisine chinoise. Bien qu’on cuisine en effet beaucoup de viande en Chine et qu’il faille bien l’admettre, la street food est particulièrement carnassière, il est néanmoins possible pour les voyageurs végétariens de trouver leur bonheur.
En effet, les Chinois comprennent parfaitement que vous puissiez être végétarien puisque les traditions bouddhistes prônent le respect du règne animal et interdisent (ou limitent très fortement) la consommation de viande. Les Bouddhistes en Chine représenteraient aujourd’hui plus de 50% de la population.
Dans cet article, je vais vous donner quelques clés pour bien manger et profiter d’un voyage en Chine tout en respectant ce régime alimentaire. Mais tout d’abord, apprenons à dire que nous ne voulons pas manger de viande ! C’est la base.
Comment dit-on « pas de viande » en Chinois ?
Je vous donne la prononciation très grossière de ces phrases, sans les tons qui pourtant sont très importants en chinois… je ne suis pas sûre que cela marche mais il faut essayer ! Les Chinois de bonne volonté vous comprendront avec le contexte.
« Je ne mange pas de viande »
wŏ bù chī roù (我不吃肉)
Prononciation : « wo pou tchu jow »
« Je ne veux pas de viande »
wŏ bù yào roù (我不要肉)
Prononciation : « wo pou yaw jow »
Si vous voulez demander si quelque chose contient de la viande, dites en désignant le plat :
« Est-ce de la viande ? »
shì roù má ? (是肉吗 ?)
Prononciation : « shu jow ma ? »
Et comme c’est important de savoir ce qu’on nous dit pour pouvoir communiquer :
Pour vous indiquer les plats sans viande, on vous dira probablement :
méi yŏu roù (没有肉） = « Il n’y a pas de viande »
Si l’on vous voit hésiter devant des plats, on vous demandera peut-être :
Chi rou ma ? (吃肉吗?) = « Mangez-vous de la viande ? ».
Répondez alors votre 1ère phrase 🙂 : wŏ bù chī roù (我不吃肉)
A lire aussi (également pour les non-végétariens) :
>>> GUIDE SPÉCIAL : Manger en Chine <<<
Au restaurant : Commander des légumes, des pois, des champignons, du tofu
Dans la majorité des restaurants chinois, y compris dans les restaurants de quartier, il est possible de trouver des plats uniquement faits de légumes qui viendront accompagner vos nouilles ou votre bol de riz blanc. Le mot « cai », qui signifie « légume », désigne également un plat, tout simplement. Après les nouilles et le riz, les légumes sont en effet l’aliment le plus répandu en Chine. Même le plus simple des repas familiaux traditionnels sera constitué de plusieurs plats, dont au moins un ou deux végétariens. Sans viande, les plats coûtent aussi moins cher !
La cuisine du sud notamment met les produits frais à l’honneur car les fruits et légumes sont cultivés à proximité (toutes proportions gardées au vu des distances en Chine), bénéficiant de la clémence du climat de la région.
Les légumes faciles à trouver au restaurant pour un voyageur (liste non exhaustive)
- Les « brèdes » – appellation réunionnaise que j’utilise pour désigner les « feuilles comestibles » de type liseron d’eau par exemple, ou, plus connues en France, les blettes, mais je ne connais pas de mot français pour désigner cette famille de légumes car il en existe très peu chez nous. En Chine en revanche, leurs variétés sont très nombreuses : elles sont le plus souvent ébouillantées (shang tang) ou sautées (chao).
- Les racines et tubercules : les légumes de type navet ou radis peuvent aussi être simplement coupés en tranches, bouillis ou sautés. Ils seront accompagnés d’une sauce qui relèvera leur goût. Idéal avec un bol de riz blanc. Le cœur de lotus se trouve aussi souvent dans les plats chinois. Si vous n’y avez jamais goûté, c’est l’occasion. Les patates douces et le taro sont aussi très appréciées en Chine, vous en trouverez partout !
♥ Mon plat coup de cœur avec du navet :
Dans la région de Canton, il vous sera également possible de commander des dim sum à base de navet. L’un de mes plats préférés se présente comme un « gâteau » de navet, cuit à la vapeur puis légèrement frit. S’il contient parfois des crevettes, il existe aussi uniquement au navet.
- La marinade en saumure est une technique ancestrale de conservation des aliments, légumes, champignons et algues y compris. La marinade leur donne un goût acide et/ou salé. Très appréciés dans le sud de la Chine, ils accompagnent et relèvent des plats tels que la soupe de riz (congee) ou les soupes de nouilles.
- Les pois et haricots sont aussi faciles à trouver. Certains plats seront constitués de gros pois et de légumes revenus au wok.
En dim sum, vous serez contents de goûter aux papillotes de riz gluant farcies aux haricots rouges, appelées « zong zi », une préparation traditionnelle de la fête du double 5 (le 5 mai). Attention, ils existent également avec de la viande. S’assurer donc que ce sont bien des zong zi aux haricots.
- Bien sûr, de nombreux autres légumes sont cuisinés, comme l’aubergine, le poivron, la tomate, les pousses de soja et les champignons… Les plats sont divers et variés. Nous n’allons pas tout passer en revue, mais vous avez saisi l’idée : manger des légumes au restaurant chinois, c’est possible !
Le tofu dans les restaurants chinois
L’une des options les plus faciles et complètes en apport de protéines est de commander du tofu : pleine de protéines végétales, cette pâte à base de graines de soja est cuisinée dans de nombreux plats chinois. Evidemment, comme le tofu peut aussi être accompagné de viande, il faut être vigilant et demander « sans viande ». Il pourra alors être accompagné de champignons par exemple.
Vous le trouverez le plus souvent frit, cuit à la plancha ou en marmite.
Au restaurant : Commander des nouilles, du riz, des gâteaux de riz, des bao
N’oubliez pas que le riz, les nouilles et les pâtes de riz sont les aliments de base de l’alimentation chinoise. Vous pourrez toujours les trouver « nature » ou accompagnés uniquement de légumes.
Le « pain » en Chine est préparé à base de farine de blé et cuit à la vapeur. C’est de la mie, si vous voulez, mais très douce. Vous trouverez la version « pain » nature, mais fourré, il devient un « bao » ». Et il est toujours possible de trouver des bao sans viande !
♥ Mon coup de cœur : le bao à la pâte de haricots rouges
J’adore les bao en général, mais celui à la pâte de haricots en forme de pêche (en bas au milieu sur la photo) est mon préféré. Il existe avec une forme « normale » (ronde sans la coloration rose) mais je trouve que la version rose est bien plus mignonne.
Au restaurant : Une solution de facilité : le « hot-pot »
Le « hot-pot » est l’autre nom de la fondue chinoise et c’est une vraie solution conviviale pour les groupes végétariens et non-végétariens ! En général à volonté, il permet de choisir parmi une multitude d’ingrédients, du type de nouilles à la variété de champignons que vous préférez, en passant par toutes sortes de sauces.
L’un de mes repas préférés ! Un vrai régal !!
En savoir plus :
>>> Le hot-pot, incontournable spécialité chinoise <<<
C’est une option sûre pour les végétariens, mais cela peut revenir cher de manger tout le temps dans des restaurants bouddhistes car ils sont généralement d’un meilleur standing que les bouis-bouis de rue.
La croyance bouddhiste en la réincarnation a pour effet direct l’interdiction de manger de la viande, car on prendrait le risque de manger un ami qui s’est réincarné en animal (je caricature mais l’idée est là). Le meilleur moyen de tomber sur au moins un restaurant végétarien est donc de se balader aux alentours des grands temples bouddhistes. Mais de façon générale, on en trouve de plus en plus en Chine.
Les plats que vous pourrez goûter pourront être à la fois des variantes de plats classiques chinois mais avec de la « fausse viande » faite de soja, ou bien des plats originaux qui ne tentent pas de reproduire le goût ou la texture de la viande : des soupes, des sautés de légumes, des champignons, du tofu, des graines…
Nous l’avons dit, la street food en Chine n’est pas très adaptée aux régimes végétariens. Il faudra bien chercher et ce ne sera sans doute pas le meilleur moyen de se rassasier.
Cependant, on peut trouver des solutions : le maïs grillé par exemple, est très courant comme en-cas de rue. Les marrons grillés en hiver également. Sur certains stands qui montrent les produits frais avant de vous les préparer en soupe ou en grillades, vous pourrez directement choisir les légumes que vous souhaitez.
A Xi’An, même si la street food est composée de 80% de viande, on peut tout de même facilement goûter aux brochettes de riz gluant aux dattes, aux « pizza chinoises » frites farcies aux oignons et à l’oeuf – il suffira de ne pas choisir la farce à la viande. On trouvera même assez couramment, le matin dans la rue, des bao sans viande (aux algues par exemple) et des nouilles aux légumes. Ce sont des en-cas pas chers.
A découvrir :
>>> GUIDE CHINE : Manger à Xi’An <<<
A Beijing, c’est un peu plus difficile, mais on trouvera des nouilles sautées simplement avec des légumes, des brochettes de fruits, des gâteaux à la pâte de haricots rouges et des choses à grignoter au riz… Dans les petits camions de nourriture garés aux coins des rues, qui commencent leur activité en fin d’après-midi à la sortie des bureaux, on pourra toujours demande sa crêpe frite à l’oeuf sans saucisse.
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>>> GUIDE CHINE : Manger et voyager à Beijing <<<
Si vous êtes végétarien et prêt à préparer votre cuisine vous-même, alors je ne peux rien vous conseiller de mieux que d’aller faire votre marché comme les locaux. Les marchés chinois regorgent de fruits et légumes frais.
Dans les grandes villes, vous ne trouverez des marchands de fruits et légumes frais que dans les quartiers populaires (dans les hutong à Beijing par exemple) mais aujourd’hui, on trouve tous les légumes au supermarché, ce qui est probablement l’option la plus confortable si vous ne parlez pas chinois car vous n’aurez pas à indiquer les quantités et demander les prix aux marchands de légumes.
L’avantage du supermarché est que vous pourrez compléter vos achats de fruits et légumes frais avec une quantité d’autres produits sans viande : des légumes en saumure, du soja séché, des algues séchées (comme le nori japonais), et surtout différents types de riz et de nouilles. Vous trouverez même dans certains supermarchés des mélanges de céréales à acheter en vrac, à côté des champignons séchés : faites-vous plaisir !
http://www.comprendrebouddhisme.com/pays-bouddhistes/chine/religion-chine.html
Katrin Schlotter & Elke Spielmanns-Rome, Encyclopédie Gourmande CHINE
En savoir plus sur la cuisine chinoise :
>>> 5 livres pour mieux connaître la gastronomie chinoise <<<
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