USA / Cuisine et communautés : pérégrinations à Los Angeles

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Il y a quelques mois, je suis allée rendre visite à mon meilleur ami à Los Angeles sans réel a priori sur la ville, et donc sans grande attente non plus. Il faut savoir que le fait même d’aller le voir aussi loin – ma première fois aux Etats-Unis ! – se suffisait à lui-même. Par ailleurs, j’ai l’habitude de me rendre dans des contrées plus ou moins éloignées sans me mettre d’images pré-conçues dans la tête. Pour Los Angeles, c’était le cas. J’avais vaguement en tête que je verrais le Hollywood Sign mais je ne m’étais ni imaginé l’immensité de Sunset Boulevard ni la diversité ethnique et encore moins gastronomique. Car en réalité, ces deux-là vont de pair : à L.A., toutes les communautés du monde semblent s’être retrouvées, et en même temps, elles m’ont donné l’impression d’être assez repliées sur elles-mêmes, chacune dans son quartier. Chinatown, Korean town, Little Italy… tout y est !

 

Un mot sur le bouillon des cultures à Los Angeles

Il y aurait beaucoup à dire sur le choc des cultures à Los Angeles, que dis-je : les chocs ! En effet, il y en a plusieurs : d’abord les barrières, invisibles mais existantes, entre ces communautés culturelles qui ne se mélangent pas dans l’espace urbain.
Ensuite, le clivage entre riches et pauvres, qui est plus que flagrant dans cette ville tentaculaire – je me souviens d’une phrase que m’a dit mon amie qui me faisait visiter Beverly Hills : « Oh well, their garden fountain is bigger than my living-room! ».
Et enfin, le choc que j’ai ressenti, moi petite Européenne (pour le coup, c’est comme ça que je me suis sentie et auto-définie en arrivant là-bas) en découvrant cette étendue infinie d’immeubles à l’aémricaine, assez « basse de plafond » si on la compare à nos vieilles capitales où l’on s’entasse les uns sur les autres.
Il faut la voir pour comprendre à quel point la cité des Anges, celle qui nous fait rêver à travers les studios de cinéma américains, est en fait une ville où des millions de gens très différents vivent, conduisent des voitures, crient, vivent (toujours), travaillent, se croisent – probablement souvent sans se voir ni se regarder… – et mangent.

 

Los Angeles : mon mini-guide gustatif

Je ne vais pas disserter trop longuement sur la cartographie socio-culturelle de Los Angeles, mais il est important de comprendre le profil de la ville si l’on veut bien cerner comment on peut y manger. Et en l’occurrence, à Los Angeles, la gastronomie est à la hauteur de la diversité de sa population. Voici une petite revue de mes aventures culinaires dans cette ville.

1. Les tacos mexicains

On y mange excellemment bien mexicain : à l’honneur, les tacos. Préparés sous vos yeux chez Guisados, le n°1 des restos de tacos de la ville où les tortillas sont faits main et maison sous vos yeux. On y déguste un sélection de petites crêpes à l’abri de grands parasols sur la terrasse… mmmh !

 

2. Little Tokyo

Je n’ai pas mangé japonais à LA, par manque de temps, mais j’ai bien visité Little Tokyo. Une chose m’a marquée : on vous y sert d’énormes bols de sushi… avec pour défi de manger gratuitement si vous parvenez à en finir un en moins de 15 minutes ! De quoi exploser, littéralement. ‘MURICA quand tu nous tiens.

 

3. Thaï : BOAT NOODLES !!!

Cache ton enthousiasme. Oui, alors. Les Boat Noodles, c’était la découverte de ce voyage. L’explosion gustative. Vous pensiez avoir tout goûté en soupes de nouilles en ayant vécu près de 10 ans dans le quartier chinois à Paris : hola malheureux ! Ne soyez pas prétentieux. Les Boat Noodles sont une « street food » en Thaïlande, d’après ce qu’on m’a dit. Ce sont des soupes de nouilles accompagnées de différents bouillons et viandes : porcs, boeuf, poulet, abats de ces viandes… Il en existe de multiples sortes ! C’est succulent. Les textures, les goûts, tout est parfait et sent l’Asie.

Relativement proche du Pho vietnamien… mais en fait assez différent. Il faut le goûter pour le comprendre !

Mon conseil : Aller à Pa-Ord noodles (il y en a plusieurs dans LA) et faire comme on me l’avait moi-même conseillé et commander plusieurs petits bols de boat noodles différents pour pouvoir tout goûter !

Ma recommandation : la soupe avec la sauce rouge (au porc si mes souvenirs sont bons) et celle avec les abats (la sauce noire), qui est, à mon avis, la plus goûtue et la meilleure de toutes !

 

4. Virée gustative (et pantagruélique) dans Little Korea

Beaucoup de Coréens disent que la cuisine coréenne à LA est la meilleure et qu’elle est même meilleure qu’en Corée ! N’étant jamais allée en Corée, j’ignore si cela est vrai, mais ce qui est certain, c’est qu’en effet, les restaurants de Little Korean ne faillissent pas à leur réputation. Les photos parleront d’elles-mêmes. Je n’ai pas de recommandation particulière, si ce n’est de ne pas forcément voir les choses toujours en grand, même si vous avez très faim… car en terme de grosses portions, les Américains ont déjà tout pensé pour vous, croyez-moi. Pour indication, nous étions… 3 à partager ce repas :

 

5. Little Venice : la côte hipster

Le tour asiatique est terminé… passons maintenant sur la côte où se trouve nichées Little Venice. Los Angeles a cette particularité particulière aux grandes villes, en fait, de cumuler les paysages et de les juxtaposer sans aucun complexe. On passe (après presque 45 minutes de voiture, certes) des paysages bétonnés de Beverly Hills aux petites maisons balnéaires qui ressembleraient presque aux cases créoles de La Réunion, près des plages de Malibu et de Venice.

Et sur ces plages californiennes, rien n’est un mythe : tout le monde est beau, sportif, luisant. Sous le soleil, rien n’est trop beau pour le temple qu’est le corps de ces bimbos. Et cela se ressent sur la nourriture et le mode de vie. De ce côté-ci de la ville, tout est très branché : du café qu’on va se chercher le matin à Intelligentsia, ce coffeeshop aux allures de start-up (tenu par des Allemands), au petit déjeuner qu’on peut prendre en terrasse, étrangement européen, jusqu’au salad bar Lemonade. Dans ce salad bar (je vous recommande le site pour faire un tour de vélo virtuel sur la plage de Venice), les portions sont énormes et les salades très originales néanmoins. ‘MURICA, again.

Conclusion : ces identités culinaires qui perdurent dans un melting-pot

C’est vrai, je pense que j’ai rarement aussi bien (et autant) mangé qu’à Los Angeles ! Et ça, c’est fascinant. Si toutes les communautés y sont, elles semblent avoir su garder leur authenticité en termes de cuisine. Ce qui m’amène à me dire que c’est sans doute parce qu’elles sont assez repliées sur elles-mêmes que leur cuisine ne s’est pas non plus « diluée » ou devrais-je dire « métissée » pour être politiquement correcte ? Tout comme les traditions persévèrent, le goût aussi, si l’on ne se mélange pas trop.

Je ne juge pas le bien fondé ou non de cette situation, je pense que c’est une évidence : plus on se mélange, plus on s’accommode des traditions de l’autre, et on crée du métissage. Il faut alors savoir comment gérer et faire vivre sa propre culture. A LA, chaque « Little something » a su conserver son identité culinaire, pour le grand bonheur des foodies !

Note et remerciements : j’ai eu la chance là-bas d’être accompagnée par deux foodies en puissance, l’un français (@thisisgodzilla) et l’autre américaine (@tiffersliu), sur qui je sais pouvoir compter lorsqu’il s’agit de bien manger !

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